Le RREO : Régime des Retraites des Enseignantes et des Enseignants de l’Ontario
3ème plus grande caisse des retraites canadien
Selon Boston Consulting Group, le Régime des Retraites des Enseignantes et des Enseignants de l’Ontario serait la troisième plus grande caisse des retraites du Canada selon la taille des actifs de retraite sous gestion. Il détient 242 milliards de dollars d’actifs et représente 330 000 enseignants actifs et retraités.
Supersivé par le gouvernement de l’Ontario et la Fédération des enseignantes et des enseignants de l’Ontario, le RREO est responsable d’administrer et d’investir les fonds de retraite des enseignants travaillant dans les écoles publiques de l’Ontario.
Des placements en crypto chez FTX
Dans un communiqué publié le 10 novembre, le RREO indique avoir investi un total de 95 millions de dollars dans FTX par le biais de sa plateforme Teachers’ Venture Growth, qui a été développée en 2019 pour investir dans des “sociétés technologiques émergentes”.
Basée aux Bahamas, FTX a été fondée par Sam Bankman-Fried, un entrepreneur américain de 30 ans. Elle a rapidement attiré les investisseurs et les magnats de la technologie portant sa valorisation à plus de 30 milliards de dollars en début d’année.
Le RREO aurait investi 75 millions de dollars en octobre 2021 dans FTX International et son entité américaine FTX.US. Un investissement supplémentaire de 20 millions de dollars aurait été réalisé en janvier 2022, dans FTX.US. Cette somme représentait moins de 0,05 % de son actif net total.
Le RREO précise : “Notre stratégie vise à diversifier les investissements à travers les classes d’actifs, la géographie, les horizons temporels et les résultats économiques, afin d’atténuer les risques et d’améliorer les rendements. Cela soutient la capacité du Régime à bien performer dans une variété d’environnements de placement et atténue l’incidence défavorable de toute perte de placement sur l’ensemble de la caisse. La taille de l’investissement dans FTX reflète notre approche de la diversification”
Les déboires de la cryptosphère
La faillite de FTX : la faute à Binance ?
Ex-deuxième plus grosse plateforme d’échange de cryptos au monde, FTX a déposé le bilan ce 11 novembre 2022 en accusant Binance. Sam Bankman-Fried a ouvertement ciblé Binance et son fondateur Changpeng Zhao (CZ) par une série de tweets publiés sur son compte personnel. Voici le déroulé de cette chute.
Le 2 novembre, de premiers articles publiés sur internet remettent en doute la situation financière de FTX.
Tout part du FTT, le token natif de FTX qui servait à s’acquitter des frais de transaction. Selon ces articles, le FTT représenterait une grande partie des fonds de FTX et d’Alameda Research, une entreprise soeur également fondée par Sam Bankman-Fried. Dès lors, tout le montage financier de FTX sera passé au crible.
Le 6 novembre, CZ annonce sur Twitter que Binance va vendre ses FTT suite aux dernières “révélations” : en 3 jours, 6 milliards de dollars sont retirés de la plateforme FTX, causant d’importants problèmes de liquidité. FTX appelle rapidement à l’aide…
Le 8 novembre, Changpeng Zhao indique sur Twitter répondre à cet appel, en partageant l’intention de Binance de racheter FTX. Première plateforme d’échange de crypto au monde, le rachat par Binance permettrait de régler les problèmes de liquidité.
Dès le lendemain, CZ fait volte-face et annonce que Binance ne souhaite plus racheter FTX après avoir constaté la “mauvaise gestion des fonds des clients” et précise même qu’une “enquête de la part d’une agence américaine” serait en cours. Le 10 novembre, Sam Bankman-Fried lance sur Twitter : “bravo, tu as gagné”.
Cette déclaration fracassante sera le clap de la fin : FTX déclare faire faillite le 11 novembre
Un cas de plus après la Caisse de dépôt et placement du Québec
Les investissements du Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l’Ontario sont donc évaporés.
Les pertes potentielles du régime de retraite ont fait les manchettes à l’échelle internationale au milieu du crash rapide de FTX, mais ce n’est pas le premier à perdre sur la crypto. En août 2022, la société québécoise de gestion des pensions Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a perdu 150 millions de dollars sur la plateforme cryptographique Celsius, aujourd’hui en faillite.
